« Retourner aux sources », qu’est-ce que ça veut dire?
Au Cameroun, comme dans plusieurs autres pays africains, la tendance est au blanchiment de la peau, à l’utilisation de mèches, greffes et autres rajouts. Mais de plus en plus, on entend s’élever des voix appelant au retour aux sources, à l’abandon des cultures importées. Face aux différentes mises en applications de ce mot d’ordre, on a envie de se demander, « retourner aux sources, c’est faire quoi, exactement? »
Abandonner les cultures importées
Le but du retour aux sources prôné par certains, c’est sans doute l’abandon des cultures étrangères qui ont été importées en Afrique par les colons. Parmi ces cultures, la religion figure en bonne place. Que ce soit le christianisme ou bien l’islam, ces religions n’ont, semble-t-il, aucun lien avec l’Afrique car avant leur implantation chez nous, nous avions nos propres rituels pour louer Dieu. Et on en veut pour preuve le fait que le terme ‘Dieu’ a toujours existé dans nos langues africaines. Alors, pourquoi prendre aux autres ce que nous avons déjà chez nous? Pourquoi bafouer nos traditions, nos rites sur la base de jugements étrangers à notre environnement ?
Changer les mentalités
L’un des points les plus importants de ce retour aux source, c’est le changement des mentalités. Depuis la colonisation, les africains et plus précisément ceux d’Afrique noire, ont développé une sorte de complexe d’infériorité face aux autres races. Pour la plupart des noirs, le blanc est plus beau, plus intelligent, plus fort, plus riche… Et c’est facile à vérifier: dans une entreprise, à compétence égale, pour un même poste, le blanc recevra au moins le double de ce qu’on donne au noir. C’est pour cela que chez nous, nos sœurs s’adonnent au décapage et utilisent mèches, greffes et perruques, pour s’assimiler aux blancs. Beaucoup renient patronymes et langues nationales pour la même raison. Voilà ce que s’attèlent à combattre ceux qui appellent au retour aux sources.
S’ouvrir au monde
Changement de mentalités ne signifie nullement retour à la barbarie – déjà qu’il faudrait pouvoir définir ce mot dans le contexte socioculturel africain.
L’Afrique ne saurait évoluer en vase clos ; cependant, elle a besoin de s’affirmer en tant que nation, en tant que peuple, en tant que continent, auprès des autres nations afin que ceux-ci lui accorde l’importance qu’elle mérite, et la traitent d’égal à égal. Mais comment va-t-elle s’affirmer, si elle manque d’originalité ? Comment s’imposer si elle se regarde avec les yeux des autres. Le voilà, le combat que mènent certains africains.
Abandonner les cultures importées ne signifie nullement les ignorer ou bien les combattre. Il s’agit simplement de les faire passer après nos propres valeurs au lieu de les adopter jetant les nôtres aux oubliettes, car sans notre culture, sans nos racines, nous ne sommes que des fantômes.
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