Laissons-les se représenter !
Ils sont nombreux en Afrique, ces chefs d’État qui croient qu’ils sont nés avec le fauteuil présidentiel collé au cul. Que ce soit au Cameroun, au Togo ou au Burundi, ces hommes que le peuple rejette font semblant d’être sourds et aveugles aux souffrances de tous ces gens qui crient leur ras-le-bol dans les rues. Mais malgré les protestations, ces hommes, censés représenter le peuple, s’accrochent de toutes leurs forces au pouvoir. L’exemple du Burundi le démontre assez : ils ne partiront jamais. Jamais ! C’est à nous, c’est au peuple de les bouter hors de « leurs » palais. Mais pour cela, nous devons utiliser la bonne méthode.
Ne pas mourir « pour rien »
Pour les hommes qui gouvernent l’Afrique noire, le peuple ne vaut pas grand-chose. En conséquence, ils nous traitent comme des moins que rien. À leurs yeux, le peuple n’a aucune dignité, aucun droit, aucune voix. C’est pour cela que toutes les manifestations et contestations organisées ici et là ne mènent généralement pas à grand-chose. Les émeutes de février 2008 au Cameroun n’ont servi à rien, pas plus que les casses en RDC ou bien les récents évènements au Burundi. Et même le Burkina Faso qui s’est débarrassé de Compaoré, se porte-t-il mieux aujourd’hui ? Je n’en suis pas certain.
Dans cette bataille qui oppose un David désarmé à un Goliath qui a toute une armée avec lui, le peuple sortira toujours perdant. Oui, car rien, je dis bien rien ne vaut la vie d’un être humain. Alors, pourquoi aller sacrifier sa vie à 12 ans comme le petit Anselme Sinandaré, devant des soldats prêts à tout, alors qu’il y a d’autres solutions ?
Laissons-les se représenter…
L’opposition africaine ne cessera jamais de me surprendre. Voilà des gens qui se disent leaders de l’opposition, mais qui ne comptent que sur la limitation des mandants pour accéder à la magistrature suprême. Quelle déception ! Quelle gloire, messieurs les z’opposants, comptez-vous tirer d’une victoire obtenue sans aucun péril ?
La politique, ce n’est pas un jeu des chaises musicales où chacun essaie de s’asseoir à son tour ! Non, le rôle de l’opposition c’est de proposer quelque chose de mieux, de plus avantageux que ce que le régime en place offre. Si l’opposition n’attend que le départ du président pour occuper le siège laissé vacant, quelle assurance le peuple aura que ces opposants seront mieux que celui qu’ils veulent remplacer ? Il est temps d’arrêter d’appeler le peuple dans la rue ! Laissons-les se représenter, autant de fois qu’ils le souhaitent. Et battons-les aux élections.
C’est simple : allons voter
J’ai toujours été impressionné par la promptitude avec laquelle le peuple se jette dans la rue pour casser et brûler le peu d’infrastructures que nos dirigeants ont daigné nous construire. Mais le plus impressionnant, c’est la nonchalance avec laquelle nous nous rendons aux urnes quand arrive le moment des élections. Allons aux urnes et battons-les à plate couture. Pas besoin qu’ils soient vaincus par la Constitution.
S’il y a corruption, bourrage d’urnes ou votes multiples, c’est simplement parce que le peuple le permet. Une journée passée à surveiller les urnes et à observer les décomptes de voix n’est-elle pas mieux que tous ces amis, frères, parents ou enfants qui se feront tuer lors des revendications violentes qui, en réalité, ne nous ont jamais rien apporté de bon jusqu’ici ?
Si nous voulons réellement changer l’Afrique, il est impératif de prendre notre destin en main. Un peuple capable de choisir le candidat qui a su le convaincre n’a pas besoin de descendre dans la rue. Un dirigeant qui est vomi par le peuple aura beau se représenter n fois, avec un tout petit peu d’éducation politique, il se fera battre à chaque fois.
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