Homosexualité en Afrique : la pilule difficile à avaler

Article : Homosexualité en Afrique : la pilule difficile à avaler
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18 novembre 2014

Homosexualité en Afrique : la pilule difficile à avaler

Dans plusieurs pays d’Afrique, s’il est une question qui divise, c’est bien celle de la légalisation de l’homosexualité. Si les avis des uns et des autres divergent sur la question, il n’en demeure pas moins vrai qu’une bonne partie de la population jeune se pose encore beaucoup de questions sur l’attitude à adopter face à ce phénomène (Lisez les articles des blogueurs Gilbert Lowossou et Judith Gnamey sur le sujet). Selon les standards européens, condamner ou réprimer l’homosexualité constitue une atteinte aux droits de l’homme et à la liberté des individus. Mais nous, en Afrique, devons-nous adopter ces standards ? Au vu du contexte Camerounais (et par extension africain), peut-on traiter l’homosexualité de la même façon qu’en Europe et en Amérique ?

L’Afrique sous pression

De nos jours, il devient de plus en plus difficile pour les pays africains de maintenir leurs positions en matière d’homosexualité. Avec la pression de la communauté internationale et l’aliénation culturelle qui caractérise certains africains, beaucoup ne savent plus trop où donner de la tête. Les États-Unis ont par exemple menacé de couper les vivres suspendre leur aide au Nigéria si la loi anti-homosexualité était votée. Même discours venant du Royaume Unis, qui promet de réduire l’aide octroyée au Nigéria. Des menaces similaires on été proférées contre l’Ouganda qui venait également de voter une loi similaire (en février dernier).

La souveraineté des États africains remise en question

Ce qui est étonnant, c’est le fait de voir l’Europe et les États-Unis essayer d’imposer des lois, ou bien des opinions aux pays africains, sans tenir compte du fait que ce sont des lois, et qu’elles sont débattues et votées par une assemblée souveraine d’un pays autonome ! Aucune loi n’est idéale. Chacune s’adapte simplement au contexte socioculturel du pays ou bien de la région dans laquelle elle est promulguée, en tenant compte de la culture et des mentalités des gens qui y vivent – fussent-elles barbares. Ce sont de simples conventions qu’un groupe humain se donne pour pouvoir cohabiter.

D’où vient-il donc que certaines personnes ayant des cultures, des mentalités différentes, vivant des réalités différentes des nôtres se croient plus qualifiées que nous pour savoir ce qui nous sied ou pas ? Même si ces lois ne font pas l’unanimité, je crois bien qu’en démocratie, c’est la majorité qui domine.

Tout État étant donc régi par un certain nombre de règles conventionnelles – les lois, si vous voulez – auxquelles les individus qui y résident doivent se soumettre, il est inadmissible que certaines voix s’élèvent pour encourager un acte considéré comme une infraction au code pénal.

Ça existe en Afrique subsaharienne depuis longtemps

Dans le rapport d’Amnesty International sur la criminalisation des relations entre personnes de même sexe en Afrique subsaharienne intitulé Quand aimer devient un crime, il est mentionné que l’homosexualité n’est pas une pratique occidentale importée en Afrique (page 14). Ces pratiques feraient donc partie intégrante des coutumes de certaines régions d’Afrique où certaines femmes se mariaient entre elles, et où il existait des hommes-femmes qui pouvaient se marier avec d’autres hommes. Admettons. Il n’est cependant indiqué nulle part que ces personnes étaient considérées comme des citoyens à part entière, ou bien le faisaient de leur propre gré.

Quand aimer devient un crime, rapport publié par Amnesty International
Quand aimer devient un crime, rapport publié par Amnesty International

L’Afrique a toujours eu à fonctionner avec le système de castes. Et certaines de ces castes étaient composées de personnes qui avaient parfois moins de valeur que du bétail. À ces personnes, il était parfois imposé des pratiques (interdiction de se couper les cheveux, interdiction d’inscrire les enfants à l’école, etc). Il est donc très possible que les cas cités dans le rapport d’Amnesty International ne parle en grande majorité que de ces personnes qui étaient pour la plupart des « intouchables » c’est-à-dire des êtres mis au ban de la société et qui ne choisissaient pas ces statuts de leur plein gré. Pour les sociétés dans lesquelles les mudoko dako (hommes-femmes) vivaient, ces derniers n’étaient pas considérés comme des hommes, mais bel et bien comme des femmes.

Même si la pratique homosexuelle existe en Afrique depuis longtemps, elle était réservée ou mieux, imposée à certaines personnes probablement considérées comme des sous-hommes. D’ailleurs, le rapport d’Amnesty International souligne que ces pratiques étaient seulement « tolérées », pas acceptées. De même que la sorcellerie, ou bien l’adultère qui sont des pratiques qui existent en Afrique depuis, mais sans pour autant être légalisées.

Rien à voir avec l’amour

Dans le contexte camerounais, la pratique homosexuelle est d’autant plus honnie qu’elle est parfois la condition sine qua non d’accès à certains emplois. Oui, il faut parfois accepter de se laisser percer (le derrière) pour percer (dans la vie). Il n’est absolument pas question d’amour – du moins, dans la majorité des cas. Il s’agit de domination, d’avilissement. Certains parlent même de pratiques occultes.

Dans un contexte où la misère sévit, où le travail est une denrée rare, où l’éducation laisse à désirer, on peut aisément comprendre la frustration, voire l’hostilité de la population face à l’homosexualité qui, en plus d’être contre-nature, constitue un frein à l’épanouissement des masses.

Voici les pays africains qui condamnent l'homosexualité - Crédit photo: stophomophobie.com
Voici les pays africains qui condamnent l’homosexualité – Crédit photo: jeuneafrique.com

Laisser du temps au temps…

En Europe ou en Amérique, l’homosexualité n’a pas toujours été légale – sauf erreur de ma part. Il a fallu du temps. Il a fallu que les mentalités évoluent, que les habitudes changent. Jusqu’aujourd’hui, il existe toujours des personnes hostiles à l’homosexualité dans ces pays-là.

Alors, au lieu d’essayer de forcer pays africains à adopter des lois qui vont à l’encontre de ce que la majorité de la population veut, il serait mieux de laisser les mentalités africaines évoluer, lentement, progressivement. Il faudra que les réalités socioculturelles soient différentes, que la misère intellectuelle soit combattue. Après, on pourra remettre la question sur le plateau.

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Commentaires

Desy DANGA
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A l'observation, cette pratique est devenu un critère pour les grandes puissances du monde. Bientôt, elle conditionnera l'aide. Je me demande souvent si la globalisation n'est pas une "re-occidentalisation" déguisée? Où est notre marque identitaire dans ce cabaret? En mon humble avis,l'homosexualité est une animalisation de l'être humain et l'Africain devrait avoir cela à l'esprit. Courage!

Fotso Fonkam
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La globalisation en effet c'est la "re-occidentalisation" de l'Afrique. Mais c'est simplement parce que l'Afrique se laisse tout imposer, sans rien proposer elle-même. Par exemple, on nous impose l'homosexualité mais on refuse la polygamie. Et comme tu l'as si bien dit, à la longue on perd notre identité.
Tu crois que l'homosexualité c'est l'animalisation de l'être humain? Moi je pense que c'est même pire! Combien d'espèces d'animaux as-tu vu pratiquer l'homosexualité? Même les bêtes savent que ça ne se fait pas!

Desy DANGA
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Le professeur Nga N'dongo parlait à cet effet de "sous-animalisation" de l'homme. Je pense que l'offre identitaire devrait être une donnée de la globalisation. D'où la reconnaissance de la polygamie et autres pratiques africaines plus humaines. Pratiques qui promeuvent au final le vivre-ensemble,la reliance,etc.

Dieretou
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Je vais peut-être heurter certains qui ont la hantise de l'homosexualité et une haine tenace contre elle mais franchement, sérieusement, honnêtement (et j'en passe) il est temps de move on et de passer à autre chose. Personnellement, l'homosexualité ne me dérange aucunement, je vais aller jusqu'à dire que j'ai des amis et connaissances GAYS. Sont-ils des animaux? Je n'en ai pas l'impression et à l'endroit où je vis, l'heure est même à la remise en question du mariage gay et pourtant je suis bel et bien pro-mariage gay. Le discours est redondant mais tant pis je le redis ici, c'est scandaleux d'empêcher, de lapider, de frustrer les homos en les faisant se sentir comme des gens d'une autre espèce parce qu'ils ne sont pas comme les hétéros. Le summum de l'hypocrisie revient à affirmer comme sempiternelle excuse : y a pas de ça chez nous, c'est importé par les Occidentaux, patati patata. On sait tous que c'est faux dans nos familles dans nos quartiers et ville, l'Europe n'a influencé personne parce que justement l'homosexualité ne s'influence pas, soit on l'est soit on ne l'est pas. Il est plus facile pour l'Africain d'accepter la polygamie, l'excision et autres cochonneries que l'homosexualité. Pourtant ces derniers se choisissent et l'homosexualité pas à ce que je sache. Certains m'ont même dit entre deux filles je peux comprendre mais entre deux mecs c'est dégueulasse et honteux. Moi j'ai envie de dire c'est de vous j'ai honte, cette malhonnêteté vous perdra. Quelle est la différence s'il s'agit de deux vagins?
Cessons cette intolérance, de s'insurger pathétiquement sur des choses qu'on ne peut lutter. Personne ne se mêle de votre sexualité, n'allez pas vous mêler de celle des autres au nom d'un quelconque conservatisme douteux. Si vous êtes autant conservateurs n'emmenez pas une jeune fille qui veut garder sa virginité jusqu'au mariage à s'offrir à vous en lui jetant des "Ma chérie c'est dépassé ça" -____- Soit on garde tout et on ne change rien. Soit on accepte de changer aussi pour les autres.
Billet intéressant petit écolier.
Bonne continuation. ;)

Fotso Fonkam
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Merci pour le commentaire (qui pourrait à lui tout seul constituer un billet :D), Dieretou.
Je pense que tu es de ceux dont le mentalité a déjà évolué. Pourtant, ce n'est pas le cas pour tout le monde en Afrique. Cependant, il est inutile de vouloir forcer les mentalités à changer en essayant de dépénaliser cette pratique coûte que coûte.
Au Cameroun, on lynche régulièrement les voleurs et autres criminels. Donc, si l'homosexualité est légalisée alors que la population n'est pas prête à l'accepter, on aura régulièrement des cas d'homosexuels battus à mort. Le problème ne sera pas résolu, au contraire. On risquerait plutôt d'assister à une chasse aux sorcières contre les homosexuels...
Donc, laissons du temps aux mentalités de changer. Et quand ce sera fait, tout ira mieux.
Bonne journée à toi.

Dieretou
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Oulà je vois qu'il y a pas mal de coquilles et de fautes d'inattention. :( Désolée je suis sur mon tel et j'ai écrit super vite, je suis au taf.

Desolée pour la qualité du commentaire. :/

Fotso Fonkam
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T'inquiète, je vais corriger les coquilles dans ton commentaire...

Ze Salaud
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Je suis de ceux qui soutiennent l'homosexualité des autres. (eh oui, à quoi ça servirait de soutenir le mien puisque bah, je ne le suis pas). Je pense que ce qui dérange les hétérosexuels chez les homosexuels, c'est l'image sexuelle de la chose. Comment fait-on pour entrer dans les fesses d'un homme avec les beaux derrières qu'on a en Afrique ? me suis-je demander quand j'étais encore homophobe. Depuis j'ai grandi, j'ai changé... j'ai une peur bleue des homosexuels, ... mais je ne les condamne pas. Condamner la sexualité des uns, c'est un peu con... surtout que la nature même se plante si souvent, nous donnant des femmes footballeuses et basketteuses, et des hommes qui naissent efféminés. Si quelqu'un se sent bien dans ça - Go on... Will j'espère que tu corrigeras mes coquilles aussi ... merci kr kr kr kr

Fotso Fonkam
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Looool Salaud, je vais rajouter des coquilles à ton texte même, juste pour te les casser :D

Ed
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Vous n'expliquez pas pourquoi les "standards européens" ne seraient pas adaptés au contexte africain. Il faut savoir contre quoi exactement vous vous opposez, au lieu de dire les relations homosexuelles n'ont rien à voir avec de l'amour parce que les occidentaux disent le contraire.

L'afrique sous pression et alors ? Le régime de l'apartheid n'était il pas sous pression ? La ségrégation dans les états du sud des USA n'a t elle pas été abolie par l'état fédéral américain, en imosant de force un modèle de société contraire aux us et coutumes des américains des états du sud ? Ce n'est pas parce qu'une injustice fait partie des meurs d'une société que cela la rend moins injuste.

Il ne faut pas maintenir votre position sans savoir pourquoi vous le faites. Il vous faut sortir de vos positions victimaires. Ca veut dire quoi concrètement "l'aliénation culturelle" ? Les cultures s'influencent et s'entrechoquent les unes les autres. La France n'existerait pas si les celtes n'avaient pas été victimes, comme vous dites, d'"aliénation culturelle". Presque toutes les cultures sont le résultat de mélanges de peuples qui se sont envahis les uns les autres. A cet égard, la colonisation européenne n'a rien d'exceptionnel, si ce n'est la taille inégalée des empires européens comparé aux précédents empires.

Financeriez vous des régimes qui persécutent les noirs sur le territoire qu'ils controlent, ou qui de manière générale, violent les droits humains de votre point de vue ? Pourquoi ne pas vous mettre à la place des autres pays pour comprendre leurs motivations, au lieu de verser dans la diabolisation et le complotisme ?

Le contexte socioculturel justifie il la déshumanisation de personnes attirées par les personnes de même sexe ? Pourqoi le contexte socioculturel d'autres pays ne justifierait il pas d'autres discriminations ? Pourquoi justifierait il des discriminations uniquement dans votre contexte africain et pas dans le contexte d'autres us et coutumes dans d'autres pays ?

Les Etats Unis imposent leur volonté au reste de la planète, mais pas la France. Pas d'amalgames svp.

Il y a une différence entre d'une part, l'ingérence d'un état, si l'un ou plusieurs de ses représentants se prononcent sur des sujets qui relèvent strictement des affaires internes d'un état tiers, et d'autre part, le droit d'un simple sitoyen ou d'une organisation non gouvernementale de dénoncer les violations des droits humains peu importe le lieu des faits et la nationalité des personnes qui en sont victimes. Seuls les représentants d'états et les diplomates ont un devoir de réserve sur des sujets de cette nature.

"D’où vient-il donc que certaines personnes ayant des cultures, des mentalités différentes, vivant des réalités différentes des nôtres se croient plus qualifiées que nous pour savoir ce qui nous sied ou pas ?" : Si je vous inflige un violent coup de pied dans les testicules, vous allez ressentir une vive douleur et ce, peu importe votre contexte socio-culturel. Certains faits sont universels. Les hommes homosexuels aiment le corps masculin, point barre. Que les conventions sociales tolèrent cette préférence ou non. Les conventions internationales signées et ratifiées par les états africains, même si elles ne parlent pas d'homosexualité, interdisent les discriminations. Il est totalement normal que les états africains, et les états tout court, se justifient auprès de l'ONU en ce qui concerne le respect des droits humains sur leurs territoires respectifs. La souveraineté nationale n'est pas absolue.

"Même si ces lois ne font pas l’unanimité, je crois bien qu’en démocratie, c’est la majorité qui domine." : Dans votre conception liberticide peut être. Mais la démocratie n'implique pas de céder à la tyrannie de la majorité.

"les lois, si vous voulez – auxquelles les individus qui y résident doivent se soumettre, il est inadmissible que certaines voix s’élèvent pour encourager un acte considéré comme une infraction au code pénal." :

1) Une infraction pénale peut être inconstitutionnelle.

2) Et si une loi contre la surpopulation vous obligait à vous suicider à partir de 30 ans ? le feriez vous ? ou vous cacheriez vous pour échapper à la loi ? Si il est interdit de ne serait ce que débattre de la légitimité d'un interdit, sans se faire accuser de "promotion de l'homosexualité", sans se faire diaboliser, sans se faire accuser de vendu, de traitre à la solde de l'étranger, cela implique que l'interdit doit rester en place pour l'éternité et ce, peu importe sa pertinence.

"Ces pratiques feraient donc partie intégrante des coutumes de certaines régions d’Afrique où certaines femmes se mariaient entre elles, et où il existait des hommes-femmes qui pouvaient se marier avec d’autres hommes." : Un homosexuel n'est pas un homme-femme. C'est un homme qui est attiré par le sexe masculin.

"De même que la sorcellerie, ou bien l’adultère qui sont des pratiques qui existent en Afrique depuis, mais sans pour autant être légalisées." : La magie n'existe pas. En revanche, la superstition existe bel et bien et on voit bien les dégats qu'elle engendre.

La question de savoir si les sociétés précoloniales acceptaient ou non l'homosexualité n'est pas pertinente. Une injustice est une injustice, qu'elle ait lieu pendant un an, dix ans ou dix mille ans, ça reste une injustice.

"Oui, il faut parfois accepter de se laisser percer (le derrière) pour percer (dans la vie). Il n’est absolument pas question d’amour – du moins, dans la majorité des cas." : Encore des affirmations gratuites. Percer dans la vie avec des pratiques qui vous banissent de la société ? Vous avez un cerveau pour réfléchir ? Juxtaposer des mots n'est pas argumenter.

"Dans un contexte où la misère sévit, où le travail est une denrée rare, où l’éducation laisse à désirer, on peut aisément comprendre la frustration, voire l’hostilité de la population face à l’homosexualité" : Quel est le rapport entre la pauvreté et l'homosexualité.

"qui, en plus d’être contre-nature, constitue un frein à l’épanouissement des masses." : Encore une assertion. Aucune démonstration de l'incompatibilité entre l'épanouissement des masses et l'homosexualité. Juxtaposer des mots n'est pas argumenter. L'argument de la nature qui s'opposerait à l'homosexualité repose sur de la pseudo science. Les comportements homosexuels existent à l'état naturel et pourtant les espèces qui la pratiquent continuent de se perpétuer. https://fr.wikipedia.org/wiki/Homosexualit%C3%A9#Homosexualit%C3%A9_dans_les_autres_esp%C3%A8ces Vous ne pouvez pas avoir vos prorpes faits.

"Jusqu’aujourd’hui, il existe toujours des personnes hostiles à l’homosexualité dans ces pays-là." : Ca ne veut pas dire qu'elle ont raison. Ce n'est pas parce qu'un groupe a été persécuté pendant des millénaire qu'il méritait d'être persécuté.

Les homosexuels n'ont pas le luxe de pouvoir attendre 300 ans pendant que vous vous posez la question de savoir si il faut envisager d'arréter de persécuter la différence. C'est bien joli de choisir de prendre votre temps quand ce n'est pas votre vie qui est détruite. "Laisser les mentalités africaines évoluer, lentement", c'est des générations et des générations de sacrifiés. Si vous vouliez réellement vous débarasser de la misère dans laquelle vous vivez, vous lutteriez contre toute forme de misère, aussi bien matérielle que morale. Un pays ne peut pas se développer sur la base de l'hypocrisie et de l'inconséquence. Vous pouvez déshumaniser et persécuter vote prochain, mais il y a le revers de la médaille. Votre prochain peut aussi vous déshumaniser et vous persécuter. L'attitude de déshumanisation dont vous faites l'apologie peut se retourner contre vous. Un pays ne peut pas se développer si une personne sur deux agit par égoisme et par méchanceté gratuite. Si vous voulez garder vos "us et coutumes", assumez leurs conséquences au lieu d'accuser l'étrager d'en être la cause.

Ed
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"Si vous voulez garder vos "us et coutumes", assumez leurs conséquences au lieu d'accuser l'étrager d'en être la cause." :

Mauvaise tournure de phrase. Je voulais dire que si vous gardez vos "us et coutumes", c'est à vous d'en assumer les conséquences, au lieu de faire porter la résponsabilité de ses conséquences aux étrangers.

Ed
Répondre

Vous n'expliquez pas pourquoi les "standards européens" ne seraient pas adaptés au contexte africain. Il faut savoir contre quoi exactement vous vous opposez, au lieu de dire les relations homosexuelles n'ont rien à voir avec de l'amour parce que les occidentaux disent le contraire.

L'afrique sous pression et alors ? Le régime de l'apartheid n'était il pas sous pression ? La ségrégation dans les états du sud des USA n'a t elle pas été abolie par l'état fédéral américain, en imosant de force un modèle de société contraire aux us et coutumes des américains des états du sud ? Ce n'est pas parce qu'une injustice fait partie des meurs d'une société que cela la rend moins injuste.

Il ne faut pas maintenir votre position sans savoir pourquoi vous le faites. Il vous faut sortir de vos positions victimaires. Ca veut dire quoi concrètement "l'aliénation culturelle" ? Les cultures s'influencent et s'entrechoquent les unes les autres. La France n'existerait pas si les celtes n'avaient pas été victimes, comme vous dites, d'"aliénation culturelle". Presque toutes les cultures sont le résultat de mélanges de peuples qui se sont envahis les uns les autres. A cet égard, la colonisation européenne n'a rien d'exceptionnel, si ce n'est la taille inégalée des empires européens comparé aux précédents empires.

Financeriez vous des régimes qui persécutent les noirs sur le territoire qu'ils controlent, ou qui de manière générale, violent les droits humains de votre point de vue ? Pourquoi ne pas vous mettre à la place des autres pays pour comprendre leurs motivations, au lieu de verser dans la diabolisation et le complotisme ?

Le contexte socioculturel justifie il la déshumanisation de personnes attirées par les personnes de même sexe ? Pourqoi le contexte socioculturel d'autres pays ne justifierait il pas d'autres discriminations ? Pourquoi justifierait il des discriminations uniquement dans votre contexte africain et pas dans le contexte d'autres us et coutumes dans d'autres pays ?

Les Etats Unis imposent leur volonté au reste de la planète, mais pas la France. Pas d'amalgames svp.

Il y a une différence entre d'une part, l'ingérence d'un état, si l'un ou plusieurs de ses représentants se prononcent sur des sujets qui relèvent strictement des affaires internes d'un état tiers, et d'autre part, le droit d'un simple sitoyen ou d'une organisation non gouvernementale de dénoncer les violations des droits humains peu importe le lieu des faits et la nationalité des personnes qui en sont victimes. Seuls les représentants d'états et les diplomates ont un devoir de réserve sur des sujets de cette nature.

"D’où vient-il donc que certaines personnes ayant des cultures, des mentalités différentes, vivant des réalités différentes des nôtres se croient plus qualifiées que nous pour savoir ce qui nous sied ou pas ?" : Si je vous inflige un violent coup de pied dans les testicules, vous allez ressentir une vive douleur et ce, peu importe votre contexte socio-culturel. Certains faits sont universels. Les hommes homosexuels aiment le corps masculin, point barre. Que les conventions sociales tolèrent cette préférence ou non. Les conventions internationales signées et ratifiées par les états africains, même si elles ne parlent pas d'homosexualité, interdisent les discriminations. Il est totalement normal que les états africains, et les états tout court, se justifient auprès de l'ONU en ce qui concerne le respect des droits humains sur leurs territoires respectifs. La souveraineté nationale n'est pas absolue.

"Même si ces lois ne font pas l’unanimité, je crois bien qu’en démocratie, c’est la majorité qui domine." : Dans votre conception liberticide peut être. Mais la démocratie n'implique pas de céder à la tyrannie de la majorité.

"les lois, si vous voulez – auxquelles les individus qui y résident doivent se soumettre, il est inadmissible que certaines voix s’élèvent pour encourager un acte considéré comme une infraction au code pénal." :

1) Une infraction pénale peut être inconstitutionnelle.

2) Et si une loi contre la surpopulation vous obligait à vous suicider à partir de 30 ans ? le feriez vous ? ou vous cacheriez vous pour échapper à la loi ? Si il est interdit de ne serait ce que débattre de la légitimité d'un interdit, sans se faire accuser de "promotion de l'homosexualité", sans se faire diaboliser, sans se faire accuser de vendu, de traitre à la solde de l'étranger, cela implique que l'interdit doit rester en place pour l'éternité et ce, peu importe sa pertinence.

"Ces pratiques feraient donc partie intégrante des coutumes de certaines régions d’Afrique où certaines femmes se mariaient entre elles, et où il existait des hommes-femmes qui pouvaient se marier avec d’autres hommes." : Un homosexuel n'est pas un homme-femme. C'est un homme qui est attiré par le sexe masculin.

"De même que la sorcellerie, ou bien l’adultère qui sont des pratiques qui existent en Afrique depuis, mais sans pour autant être légalisées." : La magie n'existe pas. En revanche, la superstition existe bel et bien et on voit bien les dégats qu'elle engendre.

La question de savoir si les sociétés précoloniales acceptaient ou non l'homosexualité n'est pas pertinente. Une injustice est une injustice, qu'elle ait lieu pendant un an, dix ans ou dix mille ans, ça reste une injustice.

"Oui, il faut parfois accepter de se laisser percer (le derrière) pour percer (dans la vie). Il n’est absolument pas question d’amour – du moins, dans la majorité des cas." : Encore des affirmations gratuites. Percer dans la vie avec des pratiques qui vous banissent de la société ? Vous avez un cerveau pour réfléchir ? Juxtaposer des mots n'est pas argumenter.

"Dans un contexte où la misère sévit, où le travail est une denrée rare, où l’éducation laisse à désirer, on peut aisément comprendre la frustration, voire l’hostilité de la population face à l’homosexualité" : Quel est le rapport entre la pauvreté et l'homosexualité.

"qui, en plus d’être contre-nature, constitue un frein à l’épanouissement des masses." : Encore une assertion. Aucune démonstration de l'incompatibilité entre l'épanouissement des masses et l'homosexualité. Juxtaposer des mots n'est pas argumenter. L'argument de la nature qui s'opposerait à l'homosexualité repose sur de la pseudo science. Les comportements homosexuels existent à l'état naturel et pourtant les espèces qui la pratiquent continuent de se perpétuer. https://fr.wikipedia.org/wiki/Homosexualit%C3%A9#Homosexualit%C3%A9_dans_les_autres_esp%C3%A8ces Vous ne pouvez pas avoir vos prorpes faits.

"Jusqu’aujourd’hui, il existe toujours des personnes hostiles à l’homosexualité dans ces pays-là." : Ca ne veut pas dire qu'elle ont raison. Ce n'est pas parce qu'un groupe a été persécuté pendant des millénaire qu'il méritait d'être persécuté.

Les homosexuels n'ont pas le luxe de pouvoir attendre 300 ans pendant que vous vous posez la question de savoir si il faut envisager d'arréter de persécuter la différence. C'est bien joli de choisir de prendre votre temps quand ce n'est pas votre vie qui est détruite. "Laisser les mentalités africaines évoluer, lentement", c'est des générations et des générations de sacrifiés. Si vous vouliez réellement vous débarasser de la misère dans laquelle vous vivez, vous lutteriez contre toute forme de misère, aussi bien matérielle que morale. Un pays ne peut pas se développer sur la base de l'hypocrisie et de l'inconséquence. Vous pouvez déshumaniser et persécuter vote prochain, mais il y a le revers de la médaille. Votre prochain peut aussi vous déshumaniser et vous persécuter. L'attitude de déshumanisation dont vous faites l'apologie peut se retourner contre vous. Un pays ne peut pas se développer si une personne sur deux agit par égoisme et par méchanceté gratuite. Si vous gardez vos "us et coutumes", c'est à vous d'en assumer les conséquences, au lieu de faire porter la résponsabilité de ses conséquences aux étrangers.