Journée internationale de la fille : l’adolescente camerounaise est très autonome
Samedi dernier, se célébrait la 3e édition de la journée internationale de la fille sous le thème « Autonomiser les adolescentes: mettre fin au cycle de la violence. » En découvrant le thème sur une banderole en plein centre de Yaoundé, je me suis dit que ce thème ne concernait pas trop les adolescentes camerounaises. C’est vrai ! Les Camerounaises sont très autonomes, même quand elles sont très jeunes.
Une Camerounaise, quelque soit son âge, est déjà une panthère potentielle. Vous ne connaissez pas les panthères ? Ce sont ces femmes capables de vous faire vendre père et mère pour les entretenir : loyer, meubles, factures, sorties, crédit téléphonique, etc. Elles sont partout, prêtes à bondir sur d’éventuelles proies. Et ne les sous-estimez pas hein. Malgré leur jeune âge, elles ont plusieurs cordes à leurs arcs (elles ont également plusieurs arcs).
J’ai vu On a vu des élèves se déboutonner en classe, s’asseoir en classe de façon très provocatrice, ou bien faire de grands sourires et même des clins d’œil aux enseignants en plein cours. Dès que vous êtres dans leurs griffes, votre sort est scellé. Courrez vite chez Tsala Essomba* – à défaut d’aller chez T.B. Joshua qu’on évite depuis que sa synagogue s’est effondrée sur certains fidèles – pour qu’il vous délivre. Cette catégorie de camerounaises n’a aucun problème d’autonomie – je ne peux pas en dire autant de leurs proies.
Celles qui ne sont pas assez belles pour entrer dans le club pourtant très ouvert de panthères n’en restent pas moins autonomes ! Ce sont des championnes de l’auto-emploi. Baladez-vous dans les villes Camerounaises et vous les verrez : vendeuses d’arachides, braiseuses de poisson ou de plantain-prune, elles ont l’embarras du choix, tellement il y a des opportunités d’emploi ! Ne vous demandez pas à quel moment elles vont à l’école, car elles n’y vont pas. À quoi bon aller à l’école quand on a déjà un emploi ! Surtout quand on est son propre patron.
Pour celles qui n’ont pas le fond pour lancer commerce, il y a de l’espoir : avec la rentrée scolaire et la fin des vacances pour la plupart des fonctionnaires et des travailleurs du privé, les nounous et les domestiques sont fortement demandées.
Comment peut-on autonomiser des adolescentes sans les mettre en danger ? Une adolescente, c’est une fillette âgée entre 12 et 17 ans. Dans cet intervalle de temps, les jeunes sont (ou devraient) encore être sous la responsabilité de leurs parents ou tuteurs. Il n’est donc pas question pour ces jeunes-là d’exercer une quelconque profession, sous le prétexte de les autonomiser. Celles qui se livrent au petit commerce ou bien celles qui sont employées comme domestiques sont celles qui subissent généralement des violences. Du moins, elles sont les plus exposées. En témoigne le cas de la jeune vendeuse de poisson violée et assassinée dernièrement à Yaoundé.
J’ai peur de ne pas saisir le sens du mot « autonomie », mais je pense que quel que soit le sens qu’on lui donne, il implique une certaine liberté, une certaine indépendance. Le thème choisi pour cette troisième édition de la journée internationale de la fille à mon avis, manque de logique et de pertinence.
* Tsala Essomba est le fondateur du ministère « Va et raconte » basé à Yaoundé, au Cameroun. Il possède deux journaux, une radio, une chaîne de télévision et même une marque d’eau bénite…
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