À l’aide ! J’ai besoin d’un #hashtag !

Article : À l’aide ! J’ai besoin d’un #hashtag !
Crédit:
10 octobre 2014

À l’aide ! J’ai besoin d’un #hashtag !

Grâce à internet, le monde est devenu un village planétaire. On peut facilement, de son canapé, découvrir d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres personnes, sans avoir besoin de bouger, sans avoir besoin de débourser un seul Kopeck. Désormais, il n’existe plus de frontières ni de douaniers. On partage tout, on se fait des amis aux quatre coins du monde, on bavarde avec eux comme s’ils étaient assis avec nous, dans le canapé. Mais en même temps, on se sent concerné par les difficultés que les autres vivent. Et, dans un élan de générosité, on peut même les aider. Mais comment ?

Les « Likes »

« Facebook like thumb » par Enoc vt via Wikimedia Commons Sous licence Public domain
« Facebook like thumb » par Enoc vt via Wikimedia Commons Sous licence Public domain

En 2014, les analphabètes sont ceux qui n’ont pas de comptes dans les réseaux sociaux, surtout sur Facebook. Tous ceux qui savent lire ont un compte Facebook savent ce que c’est qu’un « like ». Pour les incultes, c’est ce petit pouce levé qu’on attribue à un statut, à une photo, à un lien ou à un commentaire pour matérialiser notre approbation, ou bien simplement pour dire « j’ai vu ta publication ! » Les « J’aime », nom français du « Like », ont une autre utilité : on les emploie pour marquer sa sympathie, pour montrer qu’on compatit, qu’on soutient un ami en difficulté.

Sur Facebook, il est assez fréquent de lire des publications du genre « Mon fiancé m’a demandé 10 000 « J’aime » pour me faire sa demande en mariage ; aidez-moi, aimez ma photo » ou encore « Maman m’a promis d’arrêter de fumer si je parvenais à recueillir 5 000 j’aime pour cette photo. » Plusieurs autres présentent des photos sorties d’on ne sait quel film de science-fiction, présentant des bébés ou bien des enfants difformes et suivis d’un commentaire disant « Facebook a promis de donner 0, 5 € pour chaque Like pour faire opérer cet enfant. Adider-le, cliquez sur « J’aime ». »

La voici, l’aide made in Facebook. Il suffit de cliquer sur le petit pouce bleu pour que tout aille pour le mieux.

Les Hashtags

Le croisillon - Crédit photo: Wikimedia Commons
Le croisillon – Crédit photo: Wikimedia Commons

Les utilisateurs des réseaux sociaux doivent très bien savoir ce que c’est qu’un hashtag, ces mots qui commencent toujours par un croisillon (#) et qui permettent de rassembler les publications qui les contiennent autour d’un thème précis. Par exemple si vous recherchez #Mondoblog sur Twitter ou sur Facebook, vous verrez s’afficher toutes les publications qui contiennent cet hashtag.

Dernièrement, les hashtags sont devenus le moyen par excellence de revendication sur les réseaux sociaux. On se rappelle du très célèbre #BringBackOurGirls, qui a été utilisé pour dénoncer l’enlèvement des plus de 200 lycéennes nigérianes par Boko Haram. On a vu le monde entier se mobiliser, exprimer ses regrets, sa désapprobation, sa colère. Grâce à ce simple hashtag, la solidarité internationale a pu se manifester à l’endroit des jeunes filles kidnappées.

Problèmes réels, aide virtuelle

Après la pluie des hashtags qui est tombée sur les réseaux sociaux suite à l’enlèvement des lycéennes nigérianes, on a attendu que Boko Haram rende les fillettes à leurs familles et se rende à l’armée nigériane dans la même foulée – pourquoi pas ? On attend toujours. Car c’est un peu naïf, ou bien très hypocrite de vouloir résoudre des problèmes de la vie réelle par des outils virtuels. Les « Likes » ne pourront jamais apporter à manger aux réfugiés dont le nombre augmente chaque jour de façon inquiétante. Les hashtags ne feront jamais cesser la guère en RCA (République centrafricaine) ou bien au Mali. Ce ne sont pas 5 000, 10 000 ou même 15 000 « J’aime » qui iront contenir les soldats de la Seleka et les milices Anti-Balaka qui attaquent le Cameroun à l’est.

No further comment - Photo chipée sur facebook
No further comment! – Photo chipée sur facebook

Les « Likes » et les hashtags c’est comme les prières : après avoir prié, « liké » ou créé des hashtags, il faut encore – et surtout – poser des actes concrets.

Partagez

Commentaires

Desy DANGA
Répondre

Vrai et comme tu dis ce sont des prières. Mais eu egard de l'impact de la communication dans nos sociétés, ces petits gestes sont la preuve d'un militantisme dévoué. Je pense qu'ils seront un jours des vecteurs de changement. #237ChosesVues

Fotso Fonkam
Répondre

C'est vrai, les hashtags et les "J'aime" peuvent être le point de départ des révolution et des changements. Je dis juste que si on se contente de faire un hashtag ou bien de "liker" une photo ou bien une image, rien ne changera jamais. Il faut toujours des actions concrètes pour leur donner un sens.

Cyrille NUGA
Répondre

Merci de nous aider à regarder la chose sous cet angle, problème réel...pas vraiment de réponse dans le monde virtuel. On peut même se demander si les problèmes virtuels peuvent être résolus avec des likes ...

Fotso Fonkam
Répondre

"On peut même se demander si les problèmes virtuels peuvent être résolus avec des likes." Bonne question, Cyrille.