Chères Camerounaises, le mariage n’est pas une prise en charge…
Les camerounaises sont bizarres hein. Certaines, en tout cas. Après que leurs familles en aient fait voir de toutes les couleurs à leurs prétendants, elles prennent le relais, une fois dans leurs ménages. Il faut les entendre bavasser entre-elles au quartier : « Moi hein, quand je vais me marier hein, que mon mari ne pense même pas qu’il va gérer mon argent. D’ailleurs, qu’il ne croie pas que parce que je travaille il ne va plus me donner l’argent de poche ! » C’est quand elles se marient, qu’on se rend compte que ce n’était pas des paroles en l’air !
Une fois dans le ménage vous constaterez que la bonne dame ne participe à aucun frais : à la fin du mois, c’est vous qui paierez le loyer. « C’est toi l’homme non ? Tu dois trouver un toit à ta famille. » Donc, vous payez le loyer. Quand il faut manger, elle vous tend la main, étonnée : « Tu dois prendre soin de ta famille. Mon argent ne peut pas servir à faire à manger ! Tu es l’homme pourquoi ? » Vous donnez l’argent. Quand les gens de la Camwater (société de distribution d’eau à peine buvable) et d’Eneo (société de distribution d’électricité intermittente) viennent avec pour eux de malchance (les factures), la bonne dame ne gère pas. Vous payez. Mais malgré tout ça, elle s’attend encore à recevoir des cadeaux, à faire des sorties – avec ou sans vous – à vos frais, à renouveler sa garde-robe. Tout ça dans votre salaire.
Essayez un jour, exaspéré, de lui demander à quoi sert son salaire. Vous entendrez des sottises du genre « Tu crois que je ne te demande pas l’argent pour mon lait de toilette (éclaircissant) pourquoi ? J’achète avec mon argent ! Mes produits de beauté coûtent tel montant, c’est toi qui me donnes l’argent pour ça ? » Hallucinant, non ? Les plus polies se défendront ainsi, « Tu penses que l’argent de la ration que tu donnes là est suffisant ? Quand on arrive au marché les prix ont parfois augmenté ! » (ça ne diminue jamais) « C’est avec mon argent que je complète ! Hier, j’ai dû acheter un litre d’huile pour pouvoir faire le ndolè que tu avalais comme un revenant là. » Voilà, elle cherche déjà les problèmes. Conseil : n’insistez pas, sauf si vous êtres prêts pour une dispute. Parce que dès que vous essayez de lui faire comprendre que l’argent que vous donnez pour le marché chaque mois peut suffire pour faire à manger, elle s’écrie, « Ok, désormais saches que je ne vais plus sortir mes cinq francs pour compléter l’argent de la ration. » Puis, le coup de grâce : « Quand j’étais chez mes parents je ne dépensais pas pour quoi que ce soit hein. Tu ne m’as pas épousée pour me faire souffrir chez toi. Tu dois d’occuper de moi ! » Tout est dit, et clairement, cette fois.
Ce qui est quand même paradoxal dans l’attitude de certaines de nos sœurs ici, c’est que ce sont elles les premières à demander, que dis-je, à exiger du respect, de la considération de la part des hommes. Comment peut-on respecter une personne qui, bien qu’ayant les moyens, ne fait aucun effort pour soulager celui qu’elle prétend aimer ?
Oui, mesdames, vous ne payiez pas de factures chez vos parents. Oui, vous ne vous êtes pas mariées pour souffrir. Oui, vous vous êtes mariées pour qu’on s’occupe de vous.
N’oubliez cependant pas que vous époux non plus ne payaient aucune facture quand ils étaient chez leurs parents ; eux non plus ne se sont pas mariés pour souffrir, ils se sont également mariés pour qu’on s’occupe d’eux.
Le mariage n’est pas une prise en charge, mesdames, mais la mise en commun de nos ressources (physiques, émotionnelles, financières, etc.) pour améliorer nos vies respectives.
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