05 octobre, journée mondiale des discours stériles (3)

Article : 05 octobre, journée mondiale des discours stériles (3)
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1 octobre 2014

05 octobre, journée mondiale des discours stériles (3)

En 2010, l’occasion n’a pas été donnée aux enseignants de jouer leur rôle dans la reconstruction, qu’elle soit sociale, économique ou bien intellectuelle (eux-mêmes n’ont rien fait pour cela). En bon Camerounais, nous nous sommes contentés de noyer cet échec dans la bière, attendant impatiemment la prochaine célébration. L’année 2011 est donc arrivée. Comme d’habitude, les enseignants s’apprêtent à célébrer leur journée mondiale.

05 octobre 2011 – « Les enseignant(e)s pour l’égalité des genres »

Ce thème part d’un constat amer : la majorité des enfants non scolarisés et les deux tiers des adultes analphabètes sont de sexe féminin. Il est donc plus que temps de renverser la tendance, donnant enfin aux filles et aux femmes la chance de s’instruire et donc de se prendre en charge, sans forcément avoir besoin d’un homme qui les épaule. Quelles sont donc les mesures que les enseignants peuvent prendre pour favoriser l’égalité des genres ?

Sensibiliser parents et élèves (de futurs parents)

Des enseignantes prêtes pour le défilé - Crédit Photo: news.mboa.info
L’égalité des genres est effective dans le corps enseignant – Crédit Photo: news.mboa.info

Il convient tout d’abord de reconnaître que ce ne sont pas les enseignants qui inscrivent les enfants dans les écoles. C’est la responsabilité et le devoir des parents. C’est pour cela que pour avoir suffisamment de filles dans les écoles, il est nécessaire de convaincre les parents du bien-fondé de l’éducation pour leurs enfants. On pourrait, par exemple, prendre des exemples de femmes intellectuelles qui assument de hautes fonctions dans le pays, pour faire comprendre aux parents que leurs filles peuvent réussir grâce à l’école, et aux élèves elles-mêmes qu’elles doivent se mettre résolument au travail pour que leurs parents soient convaincus de leur potentiel. Si cette étape est un succès, alors on pourra dire que l’objectif est atteint.

Comme nous l’avons déjà fait remarquer, l’enseignant ne peut pas travailler seul. Par exemple, comment peuvent-ils rencontrer tous les parents de tous les élèves d’un établissement ? Une solution possible, c’est de passer par l’APEE (Association des Parents d’Élèves et Enseignants). Il serait en effet possible de passer par l’APEE ou bien par l’administration de l’établissement pour rassembler les parents en vue d’une éventuelle séance de sensibilisation.

Faciliter l’accès à l’éducation aux filles

Dans la plupart des cas, les parents qui n’envoient pas leurs filles à l’école le font parce qu’ils n’auraient pas suffisamment d’argent; Ils préfèrent donc miser sur les garçons, allant sur le principe que ces derniers devront plus tard s’occuper d’une famille, tandis que les femmes vont se marier, et donc seront sous la responsabilité d’un mari. Le ministère des enseignements secondaire en collaboration avec d’autres ministères comme le ministère des affaires sociales et le ministère de la femme et de la promotion de la famille, pourrait donc prendre des mesures dans ce sens, pour que, par exemple, les filles soient exemptées des frais de scolarité ou d’APEE dans certaines zones du pays. Si possible même, avec l’aide de certaines ONG humanitaires nationales et internationales, leur faire don de quelques fournitures.

Ce qui s’est passé

De plus en plus, on a l’impression que le thème de la journée, c’est juste pour orner les pancartes et les banderoles. Car sinon, comment se fait-il qu’un thème aussi sérieux que celui proposé en 2011 n’aie pas été mis en application ? C’est d’ailleurs sur ce genre d’occasion que le ministère de la femme et de la famille devrait sauter pour, s’étant joint à la communauté éducative, essayer de faire comprendre aux femmes que l’éducation ne devrait pas leur être interdite de façon à ce que si certaines ne sont plus en âge de retourner sur les bancs, qu’au moins leurs filles puissent être instruites.

Au lieu de ça, on a défilé, on a organisé des tables-rondes entre intellectuels, mais sans qu’aucune action concrète ne résulte de la concertation ; puis, comme chaque année, on a mangé et bu en s’appelant « grand prof » et en souhaitant que la prochaine fête arrive très vite.

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Commentaires

guy muyembe
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cher mondoblogueur c bien d'aider les filles.mais il faut l responsabiliser pour c faire j n crois pas kil serait mieux de promouvoir la gratuite des etudes pour elles.

Fotso Fonkam
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Peut-on responsabiliser un enfant de 8 ou 9 ans? Et quand tu dis responsabiliser, à quoi penses-tu exactement? Doivent-elles travailler pour payer leur frais d'écolage elles-mêmes? Je fais cette proposition simplement parce que certains parents prétextent le manque d'argent pour justifier le fait qu'ils ne scolarisent pas leurs filles.
L'école au primaire est gratuite au Cameroun, mais des parents se disent incapables d'acheter les fournitures! D'où mes propositions (qui à mon avis son faisables); partout, dans le monde, ont fait des dons de nourriture, de médicaments etc. Pourquoi pas des dons de livres et de cahiers?